Les géologues célèbres : Joachim Barrande

Publié le par Phil Fossil

 
Joachim Barrande (1799-1883, Tchécoslovaquie)
 
Né le 11 août 1799 dans un petit village du Gévaudan, élevé dans un milieu catholique très pratiquant, il poursuit ses études au Collège Stanislas de Paris. Entré à 20 ans à l’école polytechnique, il en sort major, choisit les Ponts-et-Chaussées, et est nommé ingénieur en 1824. Présenté au Duc d’Angoulème, ce dernier le recommande au roi Charles X comme précepteur de son petit-fils, Henri V, Comte de Chambord. Après la révolution de 1830, il suit la famille royale en exil jusqu’à Prague. Lors de la majorité du Prince, il reste en Tchécoslovaquie après le départ de la famille royale vers l’Autriche, et décide de reprendre ses activités d’ingénieur.
 
Son destin va se décider là...
 
Il a en effet découvert, près du château de Krivoklat à Skryje, une grande quantité de magnifiques fossiles, et va se consacrer jusqu’à sa mort à leur étude approfondie.
Il les cherche lui-même, ou les achète aux carriers avec lesquels il entretient des relations amicales, et qu’il a formés à l’extraction délicate des plus petites pièces.
 
Par sa connaissance des travaux de l’anglais Murchison (au départ un autre amateur !) parus en 1839, il s’avise de la grande similitude des restes découverts en Bohême centrale et ceux décrits en Angleterre. En 1840 il commence à dresser la liste des fossiles, à les décrire, à les ordonner et débute sa publication essentielle : “Le système Silurien du Centre de la Bohême”, le tome premier parait en 1852. Cet ouvrage monumental se compose de 22 volumes in-quarto, c-à-d près de 6000 pages illustrées de 1200 planches, décrivant 3600 espèces, nouvelles dans leur majorité. Une oeuvre qui n’a pas sa pareille en importance, car éditée à compte d’auteur, il surveille personnellement l’exécution des dessins. Des 250 exemplaires édités, la majorité est expédiée gratuitement aux bibliothèques. Il a néanmoins reçu des subventions de diverses sociétés et de particuliers fortunés.
 
Il a déterminé une multitude de fossiles, mais plus important encore, a découvert et correctement interprété les phases de croissance de nombreux trilobites (20 phases différentes pour Sao hirsuta !)
 
Comme il continue à s’occuper des propriétés du Comte de Chambord, il se rend régulièrement à Paris ou à Vienne, où il décède après une courte maladie en 1883.
 
Les Tchèques publieront encore deux volumes avec les notes et schémas qu’il n’a pas eu le temps d’éditer. Leur admiration pour cet homme, somme toute un étranger, est grandiose et méritée : outre le “Barrandien” qui est leur surnom donnée à la région centrale de la Bohême, une salle du Musée Narodni de Prague porte son nom (Barrandeum), ainsi qu’un quartier de Prague (Barrandov). Un buste de lui orne la façade de la maison qu’il occupait près du Théatre national. Pas mal pour un amateur !!!
 
Le moins que l’on puisse dire, est qu’il n’en a pas eu autant en France ! Une seule stèle érigée dans sa ville natale, Saugues.
 
(Inspiré par un article de Joan Deville, Minéraux&Fossiles n° 73, Février 1981)
 
Extrait de mon article sur http://www.eulasmo.com :
 
"Les amateurs et la Paléontologie : qui sont les véritables protecteurs des fossiles et des sites"
Annexe 2 : Les Amateurs qui sont devenus Professionnels. 
 
 
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