Encore une journée à Anvers...

Publié le par Phil Fossil

 

 

Si ce n'est pas de la passion, qu'est-ce que c'est ?

 

 

En prévision d'un week-end annoncé sans sortie anversoise, et “en manque” depuis déjà près de 15 jours maintenant, je me suis décidé conjointement avec Yannick d'une journée de congé dédiée à cette région.

 

Cela nous oblige à nous lever très tôt, lui vers 4h car il doit faire la route depuis Saint-Omer, moi vers 6h car je dispose d'un petit délai avant son arrivée.

 

A 7h15, il est piaffant devant chez moi, j'ai eu juste le temps de préparer le matériel, optimisé afin d'éviter les fatigues du dimanche précédent où nous avions souffert pour transporter l'outillage et le tamisat du site au véhicule !

 

Cette fois, pas de place à l'amateurisme, tous les outils y compris les pelles et râteau, plus les pots, boissons, nourriture, k-way et chapeau sont stockés dans un grand sac à dos de randonnée, les tamis ronds à emmener sont solidarisés par une “araignée” formée de 8 élastiques de camping terminés chacun par un crochet. Cela permet de les transporter sans douleur d'un point à l'autre. Auxquels s'ajoutent deux seaux chacun, pour le tamisat éventuel.

 

Le tout chargé dans la voiture, on est en route par l'ancienne route d'Anvers, ce qui permet d'éviter le ring déjà à l'arrêt peu avant 7h30 ! C'est certain que les axes sont nettement plus dégagés un dimanche à la même heure...

 

Avant 8h30 on est sur place, et on plonge dans le trou exploité avec grand bonheur la fois précédente; malheureusement “on” est passé entretemps, et la couche restante à l'époque (que cela me semble loin) n'y est plus.

 

Je fais quelques tamis avec ce qui est tombé et a déjà été travaillé, sachant d'expérience que d'autres, originaires principalement des Pays-Bas, travaillent fréquemment aux “grosses mailles” et donc laissent beaucoup de petites espèces : ces dernières m'intéressent au plus haut point, vu que les grandes dents de squales je commence à en avoir à satiété.

 

Au contraire des petites dont certaines me manquent encore : je pense principalement à Premontreia distans, Megachasma sp., Centrophorus sp...

 

Des gros graviers déjà travaillés (mais mal) sont ensuite l'objet de toutes mes assiduités. Je bosse en remplissant simultanément 3 tamis de 8mms de mailles, qui sont travaillés l'un après l'autre en rotation.

 

Si la quantité et surtout la qualité des découvertes ne vaut pas celles faites dans la couche en place, peu s'en faut, en tout cas pour le petit matériel qui sort régulièrement : une belle Notorhynchus cepedianus, plusieurs Galeocerdo aduncus (dont une superbe est ramassée au milieu de ces cailloux prétendûment déjà faits !), des dents de dauphins, de nombreuses bulles tympaniques de delphinidés. (une bonne dizaine de 3 ou 4 espèces différentes)

 

J'y déniche également quelques dents plus classiques de taille plus importante : Cosmopolitodus hastalis, Parotodus benedeni, Carcharias cuspidata latérale de grande taille, et une canine de Squalodon antwerpiensis, sub-complète mais pas mal quand même...

 

Après quelques heures à tamiser, je repère en stockant les dents trouvées dans mon pot une petite brillance caractéristique juste à côté de ce dernier : une symphysaire d'Hexanchus, incomplète mais néanmoins à ramasser ! Elle me narguait là depuis notre arrivée, 4 ou 5 heures plus tôt...

 

Au fur et à mesure de l'avance de la journée, je vide à intervalles réguliers le tamis à mailles de 3 millimètres, qui recueille les petits graviers tombés des autres tamis lors du tri, dans deux seaux.

Vers 15h il commence doucement à crachiner, une bonne demi-heure plus tard on remballe le tout dans le sac, on re-solidarise les tamis, et on se met en route.

 

Il faut dire que les deux seaux de 10 litres de tamisat sont bien lourds (entre 20 et 25 kilos chacun) et m'obligent à faire une bonne demi-douzaine de pauses jusqu'à arriver à l'automobile.

 

La pluie s'intensifie, et devient même diluvienne sur la route; nous reprenons l'ancienne route, ce qui permet d'éviter le plus gros du ring de Bruxelles, déjà complètement à l'arrêt à cette heure pourtant peu tardive...

 

C'est sous une bonne pluie que l'on décharge le matériel, et que je prends même le temps de nettoyer les dents et ossements les plus “bizarres” au chinois de cuisine dans un bac d'eau dehors.

 

Une fois tout rangé et les dents nettoyées, je m'écroule dans un fauteuil pour une bonne sieste... Qui durera deux heures !

 

Crevant comme toujours ce sport, les courbatures sont concentrées dans le haut des cuisses, les bras et les épaules, mais malgré tout...

 

Vivement la prochaine !

 

Phil “Fossil”

 

 

Publié dans Comptes-rendus

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