Quatre jours en Eifel, Allemagne (1)

Publié le par Phil Fossil

 

Jeudi 31 octobre 2013

 

Tout juste rentré de Champagne la veille au soir, il faudra mettre les bouchées doubles pour être prêt à repartir.

 

Vider les derniers seaux encore occupés dans des caisses, rassembler les boites vides disponibles, réarranger le bagage et préparer les outils, cela ne prendra pas plus d'une heure à l'issue de laquelle mon pote Yves arrive à la maison. Il n'est pas trop tôt, en effet en semaine le ring est généralement bouché et les heures de pointe y sont interminables. A éviter à tout prix !

 

Une fois le tout chargé dans la voiture, et après m'être assuré de n'avoir rien oublié (il y a déjà eu des précédents...) nous mettons le cap sur l'Allemagne.

 

Le trajet se fera sans histoire, pas de bouchon notable, l'après-midi sera bien entamée quand nous arrivons à Weinsheim.

 

Première surprise, de loin notre champ habituel semble dégagé, mais en nous approchant on se rend compte qu'il est recouvert de paille finement hachée et que l'odeur qui en émane n'a rien à voir avec le parfum de la violette : il vient juste d'être puriné ! HORREUR !

 

En quelques minutes on abandonne cette piste qui ne sent décidément pas très bon, et on se dirige à pieds vers un talus où les restes de trilobites étaient nombreux les années précédentes, jusqu'à ce que les autorités locales aient l'idée saugrenue d'y planter de jeunes arbustes.

 

Une partie importante est végétalisée, néanmoins celle la plus récemment plantée est bien nettoyée par les pluies, encore praticable et les fossiles se ramassent en surface : coraux branchus, rugueux, coloniaux, tiges de crinoïdes, rares brachiopodes et quatre trilobites fragmentaires.

 

Les petits arbres sont bien présents mais bizarrement n'ont plus de feuilles et semblent ne pas avoir grandi depuis deux ans, date de ma dernière visite dans le coin : on dirait vraiment que les amateurs du crû, agacé par cette végétalisation à outrance, ont décidé de les éliminer à grand renfort d'anti-herbe... Mais peut-être suis-je en train de fantasmer ???

 

La tombée de la nuit, arrivant rapidement depuis le passage à l'heure d'hiver quelques jours auparavant, nous chasse vers la voiture.

 

Il ne reste plus qu'à prendre la route vers notre hébergement où nous pourrons tranquillement nous installer et nous rafraîchir en attendant le souper.

 

Super copieux et excellent comme le plus souvent en Allemagne, on ne risque certes pas de mourir d'inanition : potage plutôt roboratif contenant plus de viande que d'eau, salade verte imposante, plat en sauce gargantuesque avec beaucoup de légumes cuits et deux accompagnements (par exemple les frites ne suffisant pas, il faut des croquettes en plus !) et un dessert heureusement pas trop lourd. Nous ne laisserons pas une seule miette... Au grand plaisir de notre hôtesse !

 

Une chance que nous n'ayions que quelques dizaines de mètres à parcourir jusqu'à notre appartement, nous pouvons rouler (pardon, marcher) tranquillement jusque là.

 

Vu qu'il est encore fort tôt, je décide de regarder un (ou plusieurs) films sur la tablette opportunément achetée quelques jours plus tôt, en Champagne. On installe un petit baffle externe et c'est parti pour la séance de cinéma.

 

Le sommeil vient très vite...

 

 

Vendredi 1er novembre 2013

 

Le repas de la veille étant apparemment passé “comme une lettre à la poste”, nous descendons pour le petit-déjeûner buffet, lui également typiquement allemand, autant que kolosssaaaal.

 

Une demi-douzaine de types de pain, une bonne dizaine de charcuteries et de fromages différents, des confitures maison, yaourts, fromage blanc, oeufs durs, céréales, le tout à volonté, voilà qui nous permettra d'attendre sereinement le souper, même si j'ai prévu de quoi nous sustenter le midi !

 

Il faut croire qu'il me restait encore de l'appétit de la veille, vu ce que j'arriverai à engloutir ! Mais vu les sites que nous avons prévu de prospecter ce jour (une dizaine en final !), cela ne sera pas de trop.

 

Nous commençons par quelques champs autour de Oberstadtfeld, réputé dans la littérature pour les fossiles coblenciens.

 

Nous y ferons joyeusement “chou blanc”, je me borne sous une bruine légère à ramasser quelques petits échantillons de roche pour nos archives lithologiques. Après quelques essais on décide de revenir aux choses sérieuses et on reprend la route vers Pelm.

 

Là, notre habituel talus argilo-calcaire de l'Eifélien a subi les agressions de la végétation et de l'érosion, il ne livre que quelques coraux en état relativement moyen, surtout des gros exemplaires de Favosites goldfussi et des fragments d'Acanthophyllum et notre première Calceola sandalina, fragmentaire. Ce que je peux à juste titre appeler une “cassée-ola sandalina” !

 

En espérant mieux, nous repartons vers Gondelsheim où nous nous étions faits éjecter avec un groupe français deux ans auparavant par un concurrent local très mauvais joueur qui, non seulement prétendait que le ramassage de fossiles est interdit dans ce länder (faux), mais que nous devions y (comprendre lui) abandonner toutes nos trouvailles précédemment faites... Ce que nous nous étions empressés de ne PAS faire avant de repartir, on n'est pas des pigeons non plus...

 

Nous nous parquons près d'un restaurant proche, c'est plus discret et moins risqué, et vu les précipitations qui ne diminuent pas je m'équipe et je pars seul arpenter le champ habituel.

 

Les trouvailles commencent mais semblent dérisoires par rapport à mes anciennes moissons sur ce site. Je mettrai néanmoins la main sur un superbe Cyrtina sp. tout dégagé, un grand Atrypa, et d'autres brachiopodes et coraux.

 

Nous repartons encore pour Weinsheim, où d'autres talus près de notre champ puriné offrent de petits coraux et tiges de crinoïdes. Vu le temps de jour restant, on explore un peu plus en détail ce zoning, et on tombe sur un gros talus nettement plus frais.

 

Là encore je le prospecte seul, s'il y a des coraux ils ne sont pas légion et nous repartons bientôt.

 

Un autre champ livrera un peu plus de coraux, et une grande et longue tige de crinoïde, mais la nuit va bientôt commencer à tomber et nous repartons pour le camp de base. Il faudra revenir...

 

Sur la route du retour un talus frais à l'entrée de Gerolstein, repéré la veille et revu le matin, nécessite un arrêt rapide. Pas grand-chose à y signaler, quelques brachiopodes écrasés qui finiront dans un sachet plastique séparés du reste.

 

Vu qu'il est encore tôt, il est envisageable de regarder un film (le début du moins) en grignotant quelques petits trucs le tout en attendant le souper.

 

Il sera à nouveau pantagruélique, nous pourrons après terminer notre film et en regarder un deuxième.

 

C'est fou ce que l'on dort bien après une journée pareille !!!

 

A suivre...

 

Phil “Fossil”

 

 

 

Publié dans Comptes-rendus

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O
<br /> Des photos ! Des photos ! Des photos !<br /> <br /> <br /> <br />
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