Les Géologues célèbres : Alcide d'Orbigny

Publié le par Phil Fossil

 
Alcide Dessalines d’Orbigny (1802-1857)
 
La carrière de ce naturaliste vraiment exceptionnel a commencé à La Rochelle où son père, passionné de Sciences naturelles, étudiait les petits fossiles des sables ramenés à sa demande par les capitaines de navires. Alcide dessinait et regardait dans le microscope pour aider son père dont la vue faiblissait.
 
A cette époque, les objets de science étaient des bizarreries étudiées par les “cabinets de curiosités” de l’intelligentsia rochelaise. Des familles fortunées, comme les Ferrussac ou les Fleuriau de Belle-Vue ont beaucoup aidé la famille d’Orbigny, passionnée, mais de condition plus modeste.
 
Le jeune Alcide réalise ainsi une première classification des 600 micro-fossiles qu’il nomme “Foraminifères” et construit , à cette occasion, les fameux modèles en plâtre en 1825. Justement, le Muséum recherchait un naturaliste capable d’aller travailler en Amérique du Sud. A la suite d’une communication à l’Académie des Sciences sur son travail sur les Foraminifères, d’Orbigny est sérieusement remarqué et on lui propose ce voyage en Amérique septentrionale.
 
C’est là que commence la grande aventure. Il va rapporter, en huit années, des fossiles, des animaux inconnus qu’il a lui-même naturalisés et de nombreuses notes de voyage riches en renseignements géographiques et ethnographiques.
 
A son retour, devenu professeur au Muséum, d’Orbigny s’attache à déterminer les stratotypes du Jurassique : Sinémurien, Toarcien, Bajocien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Kimméridgien, Portlandien en 1849, ceux du Crétacé : Aptien (1840), Albien, Turonien, le Sénonien en 1842 et le Cénomanien en 1847. 28 stratotypes au total !
 
C’est à cette époque qu’il travaille beaucoup avec les amateurs dont les patientes recherches lui permettent de définir tous les stratotypes étudiés. J’ai retrouvé les notes dans différentes sociétés d’amateurs de géologie qui mentionnaient son passage “amical et stimulant”. D’Orbigny, de son côté, rendait hommage à certains découvreurs amateurs : ainsi le genre Requienia trouvé par Mr. Requien de Gap dans le Vaucluse.
 
On peut aussi citer l'ammonite Strigoceras truelli du Bajocien.
 
On a ainsi découvert un homme doué d’une grande puissance de travail : ses livres de paléontologie sont au nombre de 48 volumes qui ne furent terminés qu’après sa mort prématurée, en utilisant ses notes.
 
(F. Zaïdline, ouvrage sur d’Orbigny, interview Minéraux&Fossiles n° 36, décembre 1977)  
 
Extrait de mon article sur http://www.eulasmo.com
 
Phil "Fossil"
 

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